Le moulinage de MONEPIAT employait une centaine d'ouvrières. Aujourd'hui les deux salles du bâtiment sont vides.
Il a été construit par un négociant en soie, M. Fougeirol après avoir acheté le moulin et ses terres en 1829 au moulinier qui du s'en défaire suite à son incarcération à la prison de Nîmes .
En 1861, deux frères (Juston) achètent le moulinage. La fabrique a fonctionné jusque dans les années 1970.
Moulins et moulinages, un peu d'histoire...
Le moulinage, deuxième étape du travail de la soie, s'est développé en Ardèche à partir du XVIIe et surtout du XVIIIe siècle. La position de notre département était particulièrement favorable entre les régions productrices de soie (Languedoc, Vaucluse) et la soierie lyonnaise qui suscita l'établissement des premières fabriques. Pendant deux siècles la sériciculture puis le moulinage se développèrent au point de permettre à l'Ardèche de tenir, au XIXe siècle, un rôle de tout premier plan. En 1909, 590 moulinages emploient 13 000 ouvriers, soit 45% de l'effectif national relatif à cette industrie.
Le moulinage est généralement constitué d'un bâtiment allongé, en fond de vallée, et éclairé d'étroites fenêtres régulières, flanqué d'un canal acheminant l'eau de la rivière qui fournit la force motrice. L'habitation du moulinier et celle du contremaître ainsi que les bureaux et les entrepôts se situent au rez-de-chaussée, côté route. Les chambres ou les dortoirs des ouvrières sont à l'étage. La " fabrique ", ses moulins et ses banques, est installée au sous-sol. C'est une vaste salle à demi enterrée pour maintenir les conditions atmosphériques nécessaires au travail de la soie soit une température de 25° et 85% d'humidité.
Après la filature qui consiste à dévider le cocon et à réunir plusieurs fils de soie pour lui donner un calibre suffisant, intervient le moulinage. Ce travail permet de consolider le fil et d'obtenir différentes qualités (organsin, crêpe, voile…). Il comprend différentes opérations :
- le trempage de la soie dans un liquide légèrement huileux pour l'assouplir.
- le dévidage qui consiste à enrouler le fil d'une flotte placée sur une tavelle (sorte de roue légère en bois) sur une bobine horizontale appelée roquet.
- Le doublage qui consiste à assembler les fils de deux roquets différents sur une même bobine.
- Le moulinage qui imprime à un ou plusieurs fils un certain nombre de torsions par mètre pour consolider le fil et permettre la fabrication ultérieure de différents types de tissus.
Le travail de la soie passe du stade artisanal au stade industriel au cours du XIXe siècle. La période entre 1820 et 1855 est très prospère. Cependant, avec la pébrine, maladie du ver à soie qui, en 1853, anéantit les élevages, le moulinage ardéchois commence à travailler des soies importées de Chine et du Bengale.